L’utilisation des matériaux de récupération dans le bâtiment
Le bâtiment : un secteur polluant
Le secteur du bâtiment contribue de manière significative à la pollution et à l’empreinte carbone à plusieurs niveaux. Et pour cause, il consomme une grande quantité d’énergie, tant pendant la construction qu’après, pour l’exploitation des bâtiments (chauffage, climatisation, éclairage, etc.). Les chiffres sont d’ailleurs très parlants. Les bâtiments sont responsables d’environ 40 % de la consommation énergétique mondiale et de 30 % des émissions de gaz à effet de serre.
La construction des bâtiments, en particulier avec des matériaux comme le béton et l’acier, produit des émissions importantes de gaz à effet de serre (GES). Le béton, par exemple, est responsable d’environ 8 % des émissions mondiales de CO2.
Enfin, le secteur du bâtiment génère également beaucoup de déchets, notamment des débris de démolition, des restes de matériaux de construction et des emballages. Rien qu’en France, 70 % des déchets produits proviennent du secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP), soit 240 millions de tonnes. Environ 19 % des déchets du BTP sont issus du bâtiment et 81 % des travaux publics.
Limiter la pollution grâce à l’utilisation de matériaux de récupération dans le bâtiment
La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des initiatives pour réduire l’empreinte écologique du secteur. Il est, par exemple, possible d’opter pour :
- des pratiques de construction durable (utilisation de matériaux écologiques, gestion des déchets, bâtiments à faible consommation d’énergie, etc.) ;
- des techniques de rénovation énergétique visant à rendre les bâtiments plus économes en énergie.
En l’occurrence, en matière de pratique de construction durable; vous pouvez utiliser des matériaux de récupération pour vos constructions. Il s’agit de matériaux déjà utilisés dans des constructions antérieures et récupérés, transformés ou réemployés dans de nouveaux projets de construction.
Sur un chantier, de nombreux matériaux peuvent être récupérés :
- Des briques et des pierres démontées lors de la démolition d’un bâtiment peuvent être réutilisées dans la construction de nouveaux bâtiments.
- Du bois.
- Des métaux (acier, fer, aluminium) peuvent être fondus et recyclés.
- Du verre.
- Des tuiles ou des ardoises qui être récupérées, nettoyées et réinstallées sur de nouvelles constructions.
Les avantages du réemploi des matériaux dans le BTP
Les avantages écologiques
Comme expliqué précédemment, le secteur du bâtiment produit une quantité considérable de déchets. En réutilisant des matériaux, les professionnels diminuent le volume de déchets envoyés en décharge ou à l’incinération, ce qui réduit la pollution des sols et des eaux.
Autre avantage, en récupérant des matériaux, on évite d’extraire de nouvelles ressources (bois, sable, pierre, métaux), ce qui limite la dégradation des écosystèmes et réduit l’épuisement des ressources naturelles.
Produire des matériaux neufs, comme le béton ou l’acier, nécessite énormément d’énergie et émet beaucoup de CO2. La récupération et le réemploi permettent de réduire cette empreinte carbone. D’ailleurs, l’utilisation de matériaux locaux récupérés réduit également les besoins de transport, limitant ainsi les émissions liées à la logistique.
Les avantages économiques
D’un point de vue financier, la pratique compte aussi certains avantages. Les matériaux récupérés peuvent être moins coûteux que les matériaux neufs, notamment parce qu’ils sont déjà disponibles et nécessitent moins de transformation ou d’extraction.
Cette pratique encourage également le développement de nouveaux marchés autour du recyclage et du réemploi dans le secteur du bâtiment. Elle favorise l’économie circulaire.
Pour rappel, l’économie circulaire est un modèle économique qui vise à réduire les déchets et à réutiliser les ressources de manière plus efficace. Contrairement à l’économie linéaire (où l’on produit, utilise, puis jette), l’économie circulaire cherche à prolonger la durée de vie des produits en les réparant, les réutilisant, les recyclant ou les transformant pour éviter le gaspillage et préserver les ressources naturelles.
Où trouver des matériaux de réemploi pour vos chantiers ?
Il existe des sites web et des plateformes dédiées au réemploi de matériaux dans le bâtiment. Ces plateformes mettent en relation des vendeurs (souvent issus de démolitions ou rénovations) et des acheteurs (entrepreneurs, particuliers).
En France, il existe, notamment :
En Belgique, vous pouvez vous tourner vers :
Enfin, en Suisse, ces plateformes sont particulièrement adaptées au réemploi de matériaux de chantiers :
Notez que certains chantiers de démolition ou de rénovation récupèrent et revendent des matériaux avant la destruction complète des bâtiments. Vous pouvez vous rapprocher des entreprises locales de démolition pour voir s’il est possible de récupérer certains éléments (briques, poutres, tuiles, etc.).
Enfin, certaines déchetteries professionnelles, en particulier celles qui sont engagées dans des démarches d’économie circulaire, peuvent proposer des matériaux récupérables à la vente.
L’importance de déterminer le potentiel de réutilisation des matériaux
Pour à votre tour réaliser des constructions durables, il est important de vous assurer que les produits de récupération qui vous intéressent sont à la fois durables, sûrs et adaptés à leur nouvel usage. Voici comment procéder.
Évaluer l’état des matériaux
L’état des matériaux est la première chose à analyser pour savoir si le matériel de réutilisation des matériaux est de qualité. Pour ce faire :
- Vérifiez si le matériau est encore solide et intact (absence de fissures, de déformation ou de rouille).
- Inspectez les signes d’usure (érosion, décoloration, présence de moisissures, etc.).
- Assurez-vous que le matériau est conforme aux normes de construction et de sécurité en vigueur dans votre pays.
Noter la durabilité et la résistance
La durabilité des matériaux est également importante. Vérifiez que le bois est exempt de parasites et de fissures. Si vous avez besoin de briques, assurez-vous qu’ils ne sont pas fissurés ou effrités. Enfin, si vous souhaitez récupérer des vitres, faites en sorte qu’il n’y ait pas de fissures ou d’éclats.
Analyser l’origine des matériaux
Savoir où et comment les matériaux ont été utilisés peut donner des indications sur leur usure. Par exemple, des matériaux récupérés dans des bâtiments anciens bien entretenus seront probablement de meilleure qualité.
De la même manière, certains matériaux peuvent avoir des certifications de qualité ou de conformité (par exemple, pour les bois certifiés FSC, les matériaux isolants ou les matériaux traités contre le feu). Tournez-vous vers ce genre de produits si ce critère est important pour votre projet.
Examiner la compatibilité des matériaux avec votre projet
Enfin, le matériau doit correspondre aux exigences de votre projet. Assurez-vous que le matériau récupéré répond aux exigences techniques du nouveau projet (isolation thermique, résistance au feu, etc.).
Si vous avez envie d’un design spécifique, tournez-vous plutôt vers des matériaux récupérés qui peuvent apporter un cachet à votre projet (par exemple, des poutres anciennes en bois ou des carreaux anciens).
Bon à savoir : Outre la qualité, vous devez aussi évaluer les économies que vous pouvez réaliser en utilisant ces matériaux. Comparez le prix des matériaux récupérés avec ceux qui sont neufs. Si le matériau récupéré nécessite un important reconditionnement ou transport, il peut perdre son avantage économique. Faites vos calculs en amont pour limiter les frais.
Matériaux de récupération dans le bâtiment : tout ce que vous devez savoir
Quelles sont les principales limites de l’utilisation des matériaux de récupération ?
Les limites de cette pratique incluent :
- la disponibilité restreinte de certains matériaux de qualité ;
- le temps nécessaire pour sélectionner et adapter les matériaux à de nouveaux projets ;
- le coût potentiel du reconditionnement.
Il peut aussi être difficile de garantir la performance à long terme de certains matériaux.
Est-il possible de combiner matériaux neufs et matériaux de récupération dans un même projet ?
Oui, c’est une pratique courante. La clé est d’assurer une bonne compatibilité entre les deux types de matériaux, tant en termes de qualité que d’esthétique. Par exemple, vous pouvez utiliser des éléments de structure neufs pour garantir la solidité du bâtiment, tout en intégrant des matériaux de récupération pour les finitions.
Comment anticiper les coûts liés à l’utilisation de matériaux de récupération ?
Il est important de prendre en compte non seulement le prix d’achat des matériaux récupérés, souvent plus bas que les matériaux neufs, mais aussi les frais de transport, de stockage et de reconditionnement.
Il peut aussi être nécessaire de prévoir des ajustements dans la conception ou la réalisation du projet pour intégrer ces matériaux de manière optimale.
Quels sont les principaux obstacles à l’utilisation de matériaux de récupération dans le bâtiment ?
Les principaux obstacles liés à l’utilisation de matériaux de récupération dans le bâtiment sont :
- le manque d’information sur la provenance des matériaux ;
- les contraintes de mise en œuvre (taille, forme ou état inadapté) ;
- la logistique liée à la collecte et au transport.
Il peut également y avoir des complications réglementaires, surtout dans les projets publics ou exigeant une stricte conformité aux normes.
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